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Les bases de l’écriture d’un scénario

Vous avez une idée que vous souhaitez traduire en un scénario ?
Voici, dans les grandes lignes, comment vous lancer !

Si vous rencontrez des difficultés avec le vocabulaire lié au scénario, nous vous avons préparé un lexique par ici !

Pour écrire un scénario … On ne commence pas par le scénario !

Du pitch au séquencier (en anglais : treatment)

Première étape  : la log line ou le pitch, c’est à dire décrire son idée ou son univers en une phrase. Soignez-le particulièrement, c’est décisif pour un producteur !

On commence par ce qu’on appelle un séquencier (en anglais : treatment) : c’est un document préparatoire, qui va utiliser la même mise en page qu'un scénario, dans lequel on présente la structure du scénario ainsi qu’une description des scènes, sans les dialogues.

Un dernier document utile, qui peut tout à fait être envoyé au producteur en même temps qu’un scénario, est une description non-exhaustive de chaque personnage.

La mise en forme du scénario

Une fois votre séquencier rédigé, passons à la mise en forme de votre scénario. Vous devez lui donner un nom, précisez vos coordonnées, ainsi que la version du scénario (V1, V4, V35, …). Si l’on normalise le texte de cette façon, c’est afin de mieux traduire le monde en trois dimensions de l’écrivain (vue, son durée) en texte. 

 Ces règles sont très importantes, c’est ce qui contribue à la lisibilité de votre projet : ne prenez pas de libertés.

  • Les numéros de page se situent dans le coin supérieur droit.

  • La page de titre ne doit pas être numérotée.

  • Les scénarios sont écrits en « Courier », taille 12

  • Le titre de la scène : Le titre de la scène est écrit en majuscules. Il faut préciser si la scène se déroule à l'intérieur ou à l'extérieur en écrivant « INT » ou « EXT » ainsi que l’emplacement et le moment de la journée.

  • L'action : où sommes-nous, que se passe-t-il dans cette scène, quelles sont les actions et mouvements des personnages ? En quelques lignes, pour accrocher l’attention du lecteur et communiquer les intentions des protagonistes.

  • Le nom du personnage : avant le début du dialogue, le nom du personnage qui parle est tapé en majuscules et en retrait de la marge de gauche.

  • Le dialogue : quand un personnage parle, le dialogue est en retrait. Le dialogue se trouve directement sous le nom du personnage. Il est important de préciser si le personnage parle face à la caméra, ou s’il s’agit d’un offscreen (le personnage parle, mais la caméra suit d’autres images) ou d’une voix OFF.  

N'oubliez pas de consulter notre lexique pour une description de ces termes.

Il existe des logiciels de mise en page de scénarios, plus ou moins complets, comme Final Draft (qui est une référence) ou CeltX, que l’on recommande pour sa gratuité et ses outils de préparation au tournage. 

La rédaction du projet

Vous vous impatientez ? Passons au scénario. Grâce à votre séquencier, vous en avez le coeur, et grâce à la mise en page, vous en avez la forme. Maintenant, il faut développer chaque scène, et en particulier les dialogues.

Dans un scénario, une page correspond à une minute, ce qui est une conséquence directe de la nécessité de répondre aux codes formels du scénario. Pour les longs-métrages, il varie de 90 à 120 pages en moyenne, et de 5 à 15 pour un court-métrage.

Pro tip : La première fois qu’on voit un personnage, même si il n’a pas de texte, son nom doit être en majuscules.

De façon générale, un scénario est composé de trois actes. 

Toutefois, si ceci est un schéma narratif courant, et un modèle de structure (si vous en manquez), ne vous censurez pas. Ce sont des bases, que vous pouvez utiliser au service de votre histoire, sans pour autant vous forcer à cocher toutes les cases. C’est VOTRE scénario !

 

  • Acte 1 > Le conflit (entre 20 et trente pages)

Durant le premier acte, on pose le contexte (l’univers, les personnages) ainsi que le ton (romance, comédie, action, …) grâce à l’installation de l’intrigue principale.

On présente le personnage principal et on le dirige vers le conflit qui conduit à l’histoire. Une fois que c’est fait, on passe aux obstacles !

 

  • Acte 2 > Les obstacles (entre 45 et 60 pages)

Il s’agit de la partie principale de l’histoire. En tentant de résoudre le conflit, le personnage se heurte à des obstacles et évolue.

C’est aussi le moment d’introduire des intrigues secondaires.
 

  • Acte 3 > La résolution (entre 25 et 30 pages)

Dans le dernier acte, on résout le conflit en affrontant un objectif final.

Tous les éléments du film doivent figurer dans le scénario : le son, l’image, les comportements, les dialogues, les lieux … L’exercice est de décrire ce que l’on voit (les décors, les mouvements, ...), ce que l’on entends (l’environnement, la voix off, ...), mais pas les pensées des personnages.

Faîtes attention à plutôt montrer, que dire : un bon exercice peut-être d’imaginer le film, les yeux fermés, afin d’en faire la meilleure description.

Chaque scène doit faire avancer l’histoire et se situer dans un lieu en particulier, pour être facilement compréhensible pour le public. Un ensemble de scènes composent une séquence : une séquence peut faire de 10 à 15 pages maximum, et faire le focus sur un personnage en particulier : mais ce n’est pas une obligation !

Pro tip : le scénario est toujours écrit au présent.

Même si votre histoire se déroule au Moyen Âge, ou si votre personnage a un flash back, vous décrivez ces actions au présent. Après tout, l'action pour le personnage a lieu à ce moment-là.

Une bonne école peut être de lire des scénarios, et de noter ce que vous aimez et n’aimez pas. Certains sont disponibles en ligne, comme celui de American Beauty.

Pensez également à préciser les points de vue

Que montre la caméra ? 

De quelle façon ? 

Le plan est-il serré, large, en plongée, en contre-plongée ?

Pro tip : Précisez les pauses (beat, un moment passe), les intonations (un air anxieux, en colère, serein…), la façon de parler (chuchoter, crier, parle calmement, etc)

Les dialogues peuvent également faire l’objet de prises de tête ! En effet, un dialogue réaliste ne va pas forcément être dynamique à l’écran. De plus, chaque personne doit avoir sa propre façon de parler (vocabulaire, expressions, tics de langage) … qui ne peut pas être systématiquement la vôtre.

Pro tip : lisez vos dialogues à haute voix, sans les jouer .

On y est presque !

Une fois rédigé et mis en forme, n’hésitez-pas à chercher des retours critiques de la part de votre entourage. Cherchez des personnes différentes, aux goûts et aux pratiques de consommation de courts ou longs métrages différentes.

Et maintenant, c’est fini ?

Et bien … Non. Gardez bien à l’esprit que votre premier brouillon va être constamment réécrit jusqu’à l’écriture du shooting script, qui est un scénario adapté à la production de votre projet.
Un petit dernier pour la fin : vous pouvez aussi protéger votre scénario avant de l’envoyer à des sociétés de production. Pour cela, tournez-vous vers des sociétés de droits d’auteurs, comme la SACD.